Un peu de classique ne fait pas de mal bien au contraire et voilà un joli Musset agréable à voir !
L’histoire est simple : le jeune Valentin (enfin, jeune… il a vingt-cinq ans tout de même) vit chez son oncle Van Buck. Oisif, Valentin traîne son désoeuvrement au gré des parties de cartes et des soirées mondaines. Or son oncle lui enjoint de se marier sous peine de ne plus régler les dettes de son neveu. Le dandy ne veut pas et propose à son oncle un pari : anonymement, il va séduire la jeune promise, Cécile, et prouver ainsi que les femmes sont forcément rouées et infidèles.
La mise en scène d’Hubert Jappelle est simple et recherchée : pas d’artifices, de jeux de scènes complexes ou inutiles : le texte au service du texte et c’est tout. Et tout coule de source, dans ce décor minimaliste (des rideaux gris, un immense drapé de tissu gris sur le plateau, une estrade centrale) : à l’aide d’éclairages, d’un lustre qui descend opportunément, de pépiements d’oiseaux, le spectateur comprend immédiatement s’il le trouve chez Van Buck, chez Cécile ou dans un bois. Cette scénographie toute simple et magnifiée par les lumières de Nicolas Jappelle et grâce aux très beaux costumes de Nadia Léon fait de ce Musset un régal pour les yeux.
Coté interprétation, j’ai beaucoup aimé Geoffrey Guerrier qui propose un Van Buck ma foi fort débonnaire sous ses airs de pingre moralisateur, mais tous incarnent leurs personnages avec justesse et précision.
Au final, un Musset sympathique, où l’histoire, si elle n’est pas une GRANDE histoire ni n’a une dramaturgie extraordinaire, reste plaisante à voir, comme toute histoire de fin du XIXème. La mise en scène précise et la scénographie réussie font de ce Il ne faut jurer de rien un très bon moment.
Il ne faut jurer de rien – Alfred de Musset
Mise en scène Hubert Jappelle
Avec : Sandrine Baumais, Adrien Bernard-Brunel, Cécile Dubois, Geoffroy Guerrier, Philippe Kieffer, Nicolas Vogel.
Théâtre de l’Usine, Eragny s/Oise