Les cartes du pouvoir – Beau Willimon – MES Ladislas Chollet

Superbe pièce qu’il ne fallait pas rater avant la dernière ! L’histoire, haletante, est celle d’un jeune communiquant politique à l’aube de sa prometteuse carrière, Stephen Bellamy. Stephen est ambitieux et travaille à l’élection du candidat démocrate Morris aux primaires américaines. Séducteur, calculateur et nourri de rêves de réussite, il travaille avec acharnement sous la houlette de son mentor Paul Zara. Autour de lui, journalistes, stagiaires et autres membres du parti forment une ronde tourbillonnante de pression politique dans la course à l’investiture. Stephen, encore naïf parfois, est approché par un rival de Morris qui veut le convaincre de trahir Morris et passer dans le camp adverse.

La pièce est rythmée, très rapide, tout va très vite et les personnages sont embarqués dans une course aussi effrénée que haletante. Trahisons, coups bas, séduction, peurs et remords sont autant de ressorts dramaturgiques subtilement imbriqués et parfaitement utilisés. Aucun temps mort, donc, durant 1h50 qui passent à toute allure.

Raphaël Personnaz incarne un Stephen Bellamy impressionnant de justesse et de charisme. Il dévore la scène, habite l’espace et offre à son personnage une palette d’émotions qui vont de la hargne, le doute, la colère, l’émotion, la peur, avec un naturel étonnant et sidérant. Moi qui ne connaissais que vaguement le chanteur, j’ai découvert un vrai Comédien. Thierry Frémont (Paul Zara) apporte le recul, la sagesse et la maturité à son élève, avec toujours autant de justesse et de simplicité. Autour d’eux tous sont très bons, j’ai beaucoup apprécié Elodie Navarre dans le rôle d’une journaliste à l’affut de scoops et d’infos ou Roxane Duran en jeune stagiaire.

Les comédiens ne sont rien si leur metteur en scène ne les dirige pas : ici, Ladislas Chollat réussi à les entrainer dans un tourbillon passionnant sans jamais perdre le spectateur. Les conversations s’entrechoquent, se croisent, se coupent mais jamais on ne perd le fil, tout est limpide et l’on ne peut que se sentir à son tour happé dans cette ronde de pouvoir et d’adrénaline.

Les décors sont composés de cubes coulissants qui s’imbriquent et s’interchangent rapidement, des projections videos sur le fond de scène ajoutent aux lieux différents une atmosphère tantôt glaciale, tantôt intime. Une production « riche » sans aucun doute où les moyens sont là, mais tellement bien utilisés que l’on ne peut qu’applaudir et se laisser aller et déguster sans modération.

 Les Cartes du pouvoir, de Beau Willimon, MES Ladislas Chollet – Théâtre Hebertot

Avec Raphaël Personnaz, Thierry Frémont, Elodie Navarre, Roxane Duran, Francis Lombrail, Julien Personnaz, Adel Djemai, et Jeoffrey Bourdenet.

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