Les histoires d’amour finissent mal, en général.

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Jean, las des adultères sans lendemain dont il est coutumier décide d’aimer passionnément mais platoniquement Juliette, qu’il a rencontrée en cure. Il lui écrira quotidiennement, l’appellera, parfois, pour lui conter inlassablement les journées imaginaires qu’ils passeront ensemble. Cet amour ne finira jamais puisque le quotidien ne viendra jamais l’éroder. C’est sans compter l’honnêteté de Juliette qui aime Roger, son mari, et ne lui cache rien de ces lettres, ni  la frustration de Germaine, la femme de Jean, à qui cet amour idéalisé fait bien plus peur que les passades de son mari.

« Un amour qui ne finit pas » est une comédie douce-amère loin des boulevards classiquement cantonnés au trio mari-femme-amant : les dialogues ciselés et acérés, la progression dramaturgique adroitement calculée nous emmènent avec drôlerie et subtilité vers des sujets plus graves comme l’amour, la jalousie, la peur ne n’être plus aimé ou de ne plus aimer.

De la progression de l’amour, de doutes, des peurs et des certitudes amoureuses, des joutes verbales entre maris trompés trompeurs ou épouses aimées trahies, les comédiens se régalent. Michel Fau est impeccable en amoureux mélancolique, Pascale Arbillot (Juliette) offre une palette large qui va du refus à la  peur puis au trouble pour cet amour qu’elle n’a pas recherché, Pierre Cassignard (Roger) est un mari d’abord railleur puis finalement terrorisé par cet amant fictif. Enfin, Lea Drucker campe une délicieuse  et hilarante Germaine Noyel, bourgeoise coincée, hystérique, bien plus effrayée par cette menace que par les liaisons sans lendemain de son époux.

La mise en scène millimétrée de Michel Fau propose les deux appartements des deux couples dans une scénographie en miroir où les scènes s’alternent dans une jolie symétrie: chaque personnage, chaque couple aura sa part de noirceur et de candeur amoureuse. Le tout est ponctué de brefs intermèdes musicaux suffisamment courts pour ne pas briser le rythme. Un bel écrin, donc, servi par des comédiens au diapason, pour une écriture à la fois subtile et cruelle, désenchantée et délicate.

 

 

Un amour qui ne finit pas, texte de André Roussin 

Mise en scène de Michel Fau

Théâtre Antoine, jusqu’au 8 juillet 2016

Réservations au 0 1.42.08.77.77

Avec Michel Fau, Léa Drucker, Pascale Arbillot, Pierre Cassignard, Audrey Langle, et la participation de Philippe Etesse. 

Décors Bernard Fau
Costumes David Belugou
Lumières Joël Fabing
Maquillages Pascale Fau

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