Mensonges et confusion

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Qui n’a pas menti un jour pour échapper à une obligation, un dîner, une invitation, en sautant sur le premier prétexte venu ? C’est ce que fait Edouard (Daniel Russo) un peu malgré lui pour expliquer son absence au mariage de son meilleur ami Fred (Laurent Gamelon). Et un mensonge en entraînant souvent un autre le menteur se retrouvera pris à son propre piège, enferré dans une spirale inextricable de mensonges tous plus invraisemblables les uns que les autres.

Rentrée théâtrale rime souvent avec comédies de boulevard et Mariage et Châtiment ne déroge pas à la règle. On n’y retrouvera pas un amant dans le placard mais des menteurs et des crédules qui mentiront à leur tour. Les personnages correspondent aux stéréotypes de la comédie de boulevard parisienne : le couple de bourgeois quinquagénaires à l’appartement cossu, la blonde (ici présentatrice météo) à l’intelligence inversement proportionnelle à son tour de poitrine, le bon copain un peu bourru, la jeune stagiaire bobo-intello. Le comique de situation correspond également aux standards avec les habituels quiproquos, malentendus, retournements de situation et gags multiples. Mais, et c’est dommage, le texte de David Pharao pêche par excès : les gags et les mensonges s’enchaînent pour finir par être de moins en moins crédibles. Cette surenchère d’imbroglios finit par lasser, d’autant qu’elle surfe trop sur des facilités ajoutées en vrac (comme la prévisible  blague sur le mariage pour tous, l’inévitable cruche de service) pour nous convaincre. La mise en scène, attendue, utilise habilement le coûteux et beau décor  avec ses deux entrées opposées de l’appartement ou la fenêtre pivotante. Néanmoins le tout manque de rythme et la pièce aurait pu être resserrée davantage par la mise en scène de Jean-Luc Moreau. Pour dynamiser tout ça, Daniel Russo en fait des tonnes : toujours présent dans une partition très physique, il se donne à fond, mais sans nuance. Son pendant Laurent Gamelon surprend par sa présence scénique  mais son potentiel comique ne m’a pas paru suffisamment exploité, le cantonnant dans un rôle de faire-valoir trop caricatural parce que sans profondeur. Les trois comédiennes s’en tirent honorablement : Delphine Rich est Marianne, bourgeoise cinglante et cynique, Fannie Outeiro joue admirablement les idiotes, notamment dans un dialogue hilarant autour du mot autel, tandis que Zoé Nonn campe une stagiaire plutôt rigolote mais pas vraiment crédible en passionaria des 10 commandements.

Au final, une comédie qui fait parfois sourire mais dont l’écriture est trop approximative pour nous convaincre. Soyons honnête ceci dit : la salle, bien peu remplie, a souvent ri.

 

 

Mariage et châtiments

De David Pharao

Mise en scène: Jean-Luc Moreau
Ave c: Daniel Russo ,  Laurent Gamelon ,  Delphine Rich ,  Fannie Outeiro  et  Zoé Nonn

Théâtre Hebertot

Jusqu’au 14 janvier 2017

Réservations au 01 43 87 23 23

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