Rions, chantons, dansons, aimons, pourrait-être le sous-titre du concert que donnent Les funambules tous les lundis soir au Studio Hébertot. Créé en 2013 sous la houlette du compositeur Stéphane CORBIN après les manifestations contre le mariage pour tous, le collectif rassemble 200 artistes : auteurs, musiciens, compositeurs, chanteurs, tous ont unis leurs talents pour donner naissance à un album au titre éponyme. Le thème de cet album ? L’amour, en quelque sorte, sous toutes ses formes, mais aussi et surtout l’amour entre un homme et un homme ou une femme et une femme. Un plaidoyer pour le libre amour ou le droit d’aimer qui on veut, comme on veut. Les chansons se suivent et ne se ressemblent pas, on y parle d’amour et de tendresse, mais aussi de l’opprobre, de la haine trop souvent déversée, on y parle aussi de confidences et de révélations faites («coming out», franchement, c’est vilain), de courage et de faiblesses, de rejet et de honte, d’espoir, d’enfants, de transmission, de mariage, et d’amour, encore, surtout, d’amour.
Sur scène, cinq musiciens (pianiste, violoniste, guitariste, bassiste et batteur), deux chanteuses et un chanteur alternent duos et solos, chansons gaies et chansons tristes, chansons d’espoir, de désespoir, rythmes entrainants ou doux. Les textes de Alexis Michalik, Pierre Notte, Julian Paris, Pierre Corbin, entre autres, sont remplis d’humour et d’amour, d’émotions, de rires, et sont interprétés avec une joie et une sincérité évidentes. Qu’ils ou elles soient sincères, pleins de fougue, de jeunesse, mutine, drôles, touchants, les trois chanteurs (Doryan Ben, Vanessa Cailhol et Amélie Manet, ou Stéphane Corbin, rejoints sur l’album par quelques invités (Camille Cottin, Jean-Claude Dreyfus, Dave, Virginie Lemoine, Julie Ferrier, etc), réussissent à nous faire rire, sourire, pleurer. Grâce à leurs récits, leurs joies, le tout est émouvant mais aussi plein de vie, de gaité, d’espoir et de bonheur : c’est communicatif et on s’y amuse autant qu’on s’y émeut, on y frémit autant qu’on y rêve, on se laisse porter par toutes ces mélodies qui nous habitent encore longtemps après (merci pour le Rosalie aime Rosalie qui ne me quitte pas depuis, hein…).
On pourrait en parler encore pendant des heures, tant il y a à dire et à transmettre après avoir applaudi Les funambules. On pourrait y retourner, on pourrait écouter et réécouter en boucle toutes ces chansons douces et vives. On pourrait, et on le fait, d’ailleurs. Mais on peut aussi et surtout porter et transmettre à notre tour ce message essentiel d’amour et de tolérance, de respect, de partage, de don et de cadeau loin des relents nauséabonds que tentent encore de répandre certaines personnes aux coeurs moisis.
Contentons-nous alors de dire et de crier que si l’amour est une chose singulière aux ressorts impénétrables, l’amour est aussi pluriel. Quelles qu’elles ou qu’ils soient, deux personnes qui s’aiment sont toujours avant tout deux cœurs qui battent. Rien d’autre que cela ne doit compter.
Les funambules
Mis en scène par Quentin Defalt
Musiques Stéphane Corbin
Stéphane Corbin : piano/chant
Doryan Ben : chant
Vanessa Cailhol / Cloé Horry (en alternance) : chant
Amala Landré / Amelie Manet (en alternance) : chant
Yorfela : guitare
Mariette Girard : alto
Benjamin Corbeil : batterie
Cléo Bigontina : basse
Sidi Biggy : beatbox
Tous les lundis à 20h jusqu’au 26 décembre
Réservations au 01 42 93 13 04
Les bénéfices des ventes de CD et des concerts sont versés au profit de des associations Le refuge et SOS Homophobie.