A Bobino cet hiver entre la comédie musicale Peter Pan et l’hilarant come(vient)-back(retour) des Franglaises nous voilà plongés dans une ambiance cabaret des années 30 où jazz et acrobaties vont se marier dans un étonnant spectacle circassien tout en humour noir et camaïeu de gris.
Quatre artistes multi-passionnés
Le Cirque Roux, c’est l’association de quatre artistes issus de compagnies comme Les 7 doigts de la main, Vague de Cirque ou Le cirque Monti. Après de nombreuses tournées de par le monde et plusieurs récompenses reçues, la frêle Lolita Costet, l’impressionnant porteur Yannick Thomas, l’élégant Philippe Rosenberg et le facétieux Grégory Arsenal créent le Cirque Le Roux. Ils demandent alors à Charlotte Saliou, notamment metteur en scène des Sea Girls, de les accompagner dans la création de leur premier spectacle The elephant in the room.
La mariée était en noir
Ambiance rétro années 30, scénographie monochrome en noir et blanc, musique jazzy, nous voilà découvrant l’histoire de Miss Betty, qui vient d’épouser John Barick. Elle est également poursuivie par les avances de Mr Chance sous l’oeil goguenard du Jeune Bouchon, le majordome. Mais les deux hommes, fous d’amour, sont loin de se douter que Miss Betty a déjà deux maris morts à son actif, et que la jeune mariée pourrait bien n’être qu’une veuve noire soucieuse d’éliminer ses riches époux.
Acrobaties, claquettes et performances
Cette trame finalement assez succincte sert de prétexte à une succession de numéros tous aussi étonnants les uns que les autres. Le public retient son souffle devant la maîtrise impressionnante des circassiens qui enchainent les acrobaties les plus folles avec une agilité déconcernante. En y ajoutant une bonne dose d’humour et de dérision, nos 4 fantastiques mêlent adroitement burlesque et performances (main à main, mât chinois, mime, claquettes….) avec un rythme effréné qui nous fait lever les yeux, étonnés, une fois le dernier numéro achevé « Quoi c’est déjà fini ? ».
Cirque Le Roux en noir et blanc
Des numéros variés, donc, qui s’enchainent avec une rapidité et une fluidité réjouissantes. La scénographie est particulièrement recherchée, calculée : l’ouverture toute en noirs et blancs est divinement glamour, le décor et les costumes sont un régal pour les yeux. Si le choix de basculer ensuite sur des costumes plus colorés, même s’il est bien intégré à la mise en scène, paraît moins judicieux que la folle élégance monochrome du début, c’est pinailler, tant cette première création mérite d’être saluée pour son esthétisme (l’utilisation des lustres qui procure un véritable enchantement par exemple) et ses performances techniques plus que maîtrisées. Le cirque Le Roux étonne donc par son audace, son élégance, la technique des artistes et le véritable et très tangible plaisir qu’ils prennent à jouer, créer, donner, offrir.
Une création à saluer, donc, et encourager le plus vivement possible, pour que vive et continue de se renouveler le spectacle vivant.
The elephant in the room, par le Cirque Le Roux
Bobino, jusqu’au 14 janvier 2017
Réservations au 01 43 27 24 24
Mise en scène de Charlotte Saliou
Avec Lolita Coster, Grégory Arsenal, Philip Rosenberg,Yannick Thomas