Happy hours drolatique au Théâtre Montparnasse
Après un accueil chaleureux au Petit Montparnasse puis un passage au Festival d’Avignon OFF l’an dernier, Le cas Martin Piche revient au Théâtre Montparnasse ce printemps, fort du succès remporté depuis sa création. Le pitch pourrait rendre sceptique : un patient vient consulter un psychiatre pour cause … d’ennui chronique, compulsif, limite consciencieux. L’homme (Martin Piche) ne s’intéresse à rien depuis plus de trois ans, peine à écouter ceux qui lui font face, n’aime rien, et se contente d’égrener les secondes sans éprouver la moindre curiosité pour le monde qui l’entoure (« sauf quand il dort », mais là « il n’en profite pas »). Il s’est enfin résolu à consulter, pour la plus grande surprise du psychiatre qui n’a jamais connu pareille atonie de l’intérêt, vacuité du regard et absence de personnalité.
Plutôt pêchu, souvent hilarant, ce cas Martin Piche sera la jolie petite surprise du mois de mai. N’attendons aucune révolution du genre ni dimension cachée derrière les répliques, mais une spontanéité sincère et désopilante. Avec d’un coté un homme non pas désabusé ni blasé, mais tout simplement vidé de tout sel, toute curiosité ou toute énergie, et de l’autre un autre homme qui est l’exact opposé en psychiatre passionné par ce cas hors normes et dévoré de curiosité, Le cas Martin Piche n’est assurément jamais ennuyeux : d’une part parce que la mise en scène est dynamique et la pièce jouée avec force conviction et énergie par Jacques Mougenot (Martin Piche) et Hervé Devolder (le psychiatre) (les deux sont également metteur en scène et auteur de la pièce). D’autre part, l’écriture de Jacques Mougenot a quelque chose de Dubillard dans ses dia(b)logues qui en finissent par être parfois absurdes tant l’un écoute et l’autre pas, compensant par là même l’absence de réelle profondeur de l’ensemble. On ne s’y ennuie pas, donc et, malgré une histoire qui finit quelque peu par patiner faute de réel enjeu dramaturgique, ce Cas Martin Piche a la sagesse de se terminer au bout d’une petite heure quinze, laissant les spectateurs quitter la salle un grand sourire aux lèvres.
Au final, une heure quinze de rires francs et sincères en fin de journée, ça fait parfois, tout simplement, du bien. A voir et applaudir pour se détendre.
Le cas Martin Piche
De Jacques Mougenot
Mise en scène Hervé Devolder
Avec Jacques Mougenot et Hervé Devolder
Théâtre Montparnasse jusqu’au 25 juin 2017
Réservations au 01 43 22 77 74
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