Si on établit avec avidité la liste de ses envies, il est parfois compliqué de trouver SA perle dans la jungle du catalogue du OFF. Avec ses 400 pages, on peut vite se perdre dans les plus de 1400 spectacles proposés. Mon conseil ? Se fier à son instinct, accepter de se tromper, avoir envie de se laisser surprendre. Ecouter la rumeur, discuter dans les files d’attentes, et la perle surgit souvent quand on ne s’y attend pas. La rencontre arrive toujours de façon imprévue. Il faut juste accepter de se laisser bercer par l’ambiance du festival.
Des doutes ? Voici quelques conseils néanmoins, quelques pièces que j’ai vues à Paris ou Avignon les années précédentes, et qui ont fait le sel de mes pérégrinations théâtrales :
Théâtre des 3 soleils
3 jolies pièces y sont jouées, toutes inratables
Anquetil tout seul : Que l’on aime ou pas le cyclisme, que l’on connaisse ou pas le sportif, la prestation de Matila Malairakis et la mise en scène de Roland Guenou furent LA jolie surprise de la rentrée théâtrale l’an dernier. Mon article ici.
L’histoire d’une femme, de Pierre Note : performance incroyable de Muriel Gaudin, texte envoutant de Pierre Note. Une claque, un vertige. Mon article ici.
Le cas Martin Piche : plus léger, plus drôle, un joli texte et une histoire où l’ennui devient sujet à rire. Mon article ici.
Théâtre Actuel :
Adieu Mr Haffman : vu l’an dernier au OFF : drôle et émouvante histoire de lâchetés et de jalousie sous l’occupation. Mon article ici.
L’Arrache-coeur
L’huître : une comédie virevoltante signée Didier Caron menée par des comédiens hypervitaminés. On y court pour rire, rire, ou encore rire.
Théâtre des Béliers
Intra Muros de Alexis Michalik : inutile de présenter Michalik après ses 5 Molières reçus pour Edmond. Ici le voyage se fait dans une prison centrale mais une histoire toujours aussi bien tissée, entre nostalgie, amertume et regrets. Mon article ici.
La main de Leïla : touchant et tendre, un texte porté par des comédiens joyeux et une mise en scène inventive et maline.
Cabestan
Pyjama pour six de Marc Camoletti : Pyjama pour six est menée de main de maitre par des comédiens survoltés, portés par un texte écrit avec brio, où les quiproquos s’enchaînent et les gags forment une spirale ultra-entrainante. Pour finir la journée par un immense éclat de rire.
Collège de la Salle
Les mangeurs de lapin remettent le couvert : un cabaret délicieusement foutraque, des performances physiques, un jongleur beau comme un homme en kilt, des éléphants et un vautour, tout ça sur une petite scène. Et puis je me souviens encore des rires incessants des 3 ados qu’on y avait trainés. Carrément drôle et drôlement déjanté.
Condition des soies
Parlons d’autre chose : un coup de coeur pour le collectif Birdland qui interprète avec une fougue et une joie palpables un texte fort signé Léonore Cofino. Indispensable.
Mon article ici.
Pourquoi les filles en font-elles toujours des tonnes quand elles dansent ? Un seul en scène sur les trentenaires porté avec énergie et conviction. Pour la la surprise finale.
Les Corps Saints :
La veuve Choufleuri : alors là, celui-ci est indispensable, obligatoire, nécessaire. On rit, on y pleure de rire, on y chante et on se laisse emporter par l’histoire déjantée et sur-vitaminée dans un univers à la Tim Burton. INDISPENSABLE. Vraiment. Mon article ici.
Et puis après avoir ri à s’en tordre les côtes on va vite voir :
La reine de beauté de Leenane : une farce féroce où l’on rit malgré la noirceur du texte. Un voyage en Irlande aussi beau que touchant. Cette année, Catherine Salviat et Marie-Christine Barrault joueront en alternance le rôle de la mère. Mon article ici.
On reste aux Corps Saint avec le très joli Voyage dans les mémoires d’un fou. J’ai déjà voyagé deux fois avec Lionel Cecilio et ce fut toujours aussi drôle émouvant et touchant. Un texte ciselé à découvrir, ou re découvrir. Mon article ici.
Pandora :
Une vie sur mesure : l’histoire d’Adrien, un jeune autiste et de sa passion pour la batterie. Un texte juste et sensible qui emporte tout sur son passage. Cédric Chapuis laisse la place à Axel Auraient-Blot : nul doute que, s’il a été choisi par Chapuis, il saura nous emporter aussi fort et aussi haut que l’auteur. A voir pour avoir le coeur qui fait boum. Mon article ici.
Au dessus de la mêlée : après la batterie, c’est du rugby dont nous parle Cédric Chapuis. Essai transformé et salle en transe. Mon article ici.
Théâtre du Roi René
Pourquoi ? de Mickael Hirsh. J’ai envie de dire juste : parce que. Mon billet ici.
Le Cid : un classique interprété avec fougue, des costumes et une scénographie réussie, des capes et des épées, des alexandrins et des rires.
Et un roi plus drôle que tout. Et puis Corneille, en fait. Mon article ici.
Le jeu de l’amour et du hasard : un rivaux peps et pop, une mise en scène drôlement revigorante et brillante, des comédiens impeccables. Pour redécouvrir un classique à la mode pop, love & Marivaux. Mon article ici.
Voilà. Ce sont mes conseils. Ecoutez les, et surtout écoutez votre instinct, les échos. Grapillez vos envies au fil des phrases entendues ici et là, remplissez le carnet de vos envies, et, évidemment, ne manquez pas de faire part de vos découvertes, parce que je suis comme tout le monde à Avignon, je ne demande qu’à me laisser surprendre.
Bon Festival !