Moi aussi je suis Laura Wilson
Laura Wilson est une femme comme les autres. Un travail, un mari, un fils, des rêves et des désirs, des désordres, aussi, des peurs, des fantasmes. Une femme comme les autres qui imagine secrètement mille façons de tuer son directeur, mais qui n’aurait de tout façon jamais eu le temps de réaliser ces fantasmes : Laura Wilson est licenciée. Laura Wilson s’enfonce dans la dépression, Laura Wilson finit par être abandonnée par son mari, Laura Wilson perd la garde de son enfant. Laura Wilson s’enfonce.
Cette histoire somme toute commune aujourd’hui est racontée avec un rythme et une énergie qui jamais ne faiblissent. Sous forme de tableaux divers qui se succèdent sur un rythme effréné, le spectateur est immédiatement embarqué sur les pas de cette héroïne moderne : un récit kaléidoscopique et protéiforme qui marie chansons très rock, narration, vidéo, multiplie les trouvailles et les espaces scéniques, sans jamais perdre le spectateur fasciné par ce quatuor aussi pêchu que convaincu et sa formidable interprétation chorale. Et sous l’humour qui surgit toujours, sous la dynamique insufflée par la mise en scène ultra brillante, on est aussi touché par la chute de cette femme victime d’une société sans appel où les perdants n’ont rien à dire si ce n’est accepter la spirale dans laquelle ils tombent.
Mais si Jean-Marie Piemme dessine un tableau cynique et acerbe, son héroïne en est le contrepoint : la jeune femme gardera toujours son optimisme, sa foi en la vie et l’amour, et traversera ce couloir avec une fougue, une énergie du désespoir et une vitalité qui renait toujours.
Suis-je encore quelqu’un ? se demande Laura Wilson après son licenciement.
On a envie de répondre oui : Laura Wilson grâce à Jean-Marie Piemme et Jean Boillot, grâce au très bon travail de groupe des 4 comédiens, est quelqu’un de fort, de désespérément optimiste. Et on a envie de dire aussi #Moi aussi je suis Laura Wilson, et d’applaudir ce théâtre engagé, fort, jamais didactique et toujours captivant.
Un début de festival décidément plus que réjouissant, et un nouveau lieu, le 11 Gilmamesh, prometteur.
La vie trépidante de Laura Wilson
De Jean Marie Piemme, mise en scène de Jean Boillot
Avec Isabelle Roanyette Hervé Rigaud, Philippe Lardaud, Régis Laroche
Festival OFF Avigon 2017 Le 11 Gilmalesh
Tous les jours à 15h40
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