STANLEY – Cédric Chapuis – Festival d’Avignon OFF 2017

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Un Stanley bien au dessous de la mêlée

On avait largement plébiscité Une vie sur mesure en 2015, vu et revu sans jamais éprouver la moindre lassitude devant la vie d’Adrien, jeune autiste passionné de batterie. On avait également beaucoup aimé, dans un thème différent, Au dessus de la mêlée et son héros Bastien l’an dernier au OFF 2016. On avait admiré Cédric Chapuis et son talent pour entraîner le public sur les pas de ses personnages, de le kidnapper 1h30 durant et le laisser, pantois et souriant, après des salves d’applaudissement.

On se réjouissait donc pleinement cette année de découvrir Stanley, son nouveau spectacle inspiré de la vie de William Stanley Milligan, un jeune américain coupable de viol, atteint de trouble de la personnalité multiple (24 personnalités « habitaient » son corps). Connaissant l’art de Cédric Chapuis à passer d’un personnage à l’autre, tout ça semblait, par avance, délicieux.

Et nous voilà déçus, laissés rapidement sur le côté : Cédric Chapuis et sa partenaire, Margot Mouth, peinent à capter le public : le ton manque de relief et malgré les différents personna(ges)lités successivement incarnés par le comédien, on se surprend à somnoler. Si Cédric Chapuis passe effectivement en une volte-face d’une personne à l’autre (que ce soit un jeune garçon de 8 ans, un anglais très chic, un slave bas du plafond, un jeune expert en évasion..), tous ces personnages sont seulement effleurés et qui plus est très archétypaux. Il manque, finalement, cette profondeur que l’on aimait chez Adrien ou Bastien et dont Stanley, par la force des choses me direz-vous, est dépourvu, le rendant assez inintéressant. On a l’impression que Cédric Chapuis s’est amusé à jouer plusieurs personnages, de virevolter de l’un à l’autre de façon très superficielle, se contentant de papillonner sans approfondir ; il fait ce qu’il sait faire en oubliant d’y ajouter une petite touche d’émotion, de sensibilité. A ses côtés, Margot Mouth semble laissée pour compte dans un rôle de faire-valoir au texte et à la présence très en deçà de son partenaire, très (trop ? ) habitué à jouer seul.

Au final on reste largement sur notre faim, espérant retrouver, une prochaine fois, un texte et un personnage à la hauteur des capacités de Cédric Chapuis, bien plus élevées que ce que l’on a vu ici. Peut mieux faire ? Oui, on en est, encore, convaincu.

 

Stanley, de Cédric Chapuis

Avec Margo Mouth et Cédric Chapuis

Festival d’Avignon OFF 2017, Théâtre Pandora, tous les jours à 15h30

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