Nage libre
Avant d’être comédien, Maxime Taffanel a été nageur de haut niveau. Les entrainements, les bassins, les longueurs, les douleurs ont longtemps rythmé sa vie jusqu’à le rendre mutique. Il change alors d’entraineur, arrête les compétitions et retrouve le goût de la natation, les sensations de la glisse, l’oubli que l’on éprouve, en pénétrant l’eau.
Devenu comédien, il se remémore ces sensations (celles qui «le faisaient se sentir grand dans l’eau ») et raconte, dans un court seul en scène le parcours de Larie, jeune garçon qui découvre la natation à huit ans, et deviendra nageur de haut niveau : ses séances d’entrainement sous la houlette d’un coach impitoyable, la fatigue du corps, le dépassement, la passion.
100m papillon est un spectacle assez déroutant : Maxime Taffanel dessine les mouvements du corps, esquisse la glisse, fait presque sentir au spectateur l’eau fendue par le nageur, l’eau qui s’écarte, l’eau qui enveloppe, l’eau qui protège. Une chorégraphie du corps et des mouvements poétique, parfois sensuelle, qui ne peut laisser indifférent et fait en grande partie la beauté du spectacle. Je suis en revanche plus partage sur le texte, le sujet ne m’ayant pas touchée, bien qu’étant moi-même une amoureuse des bassins. Pour autant, malgré certaines pointes d’humour qui font sourire (la référence au coach sportif parfois caricaturale), le tout m’a laissée sur le bord du bassin, frustrée d’un intérêt dramaturgique trop limité. J’en retiens en revanche quelques passages poétiques, un comédien talentueux qui joue avec son corps, sa voix, doté d’une très belle présence. Maxime Taffanel était nageur, il est maintenant comédien, et ça lui va bien.
(et je recommande aux curieux la lecture d’un très beau (et pas récent) roman : Nage libre de Nicola Keegan, sur le même sujet)
100m papillon
Idée originale et texte : Maxime Taffanel
Adaptation et mise en scène : Nelly Pulicani
Création musicale : Maxence Vandevelde
Festival Avignon OFF 2018 La Manufacture, 16h25, relâche 12 et 19 juillet