TROIS HOMMES SUR UN TOIT, Jean-Pierre Siméon, MES antoine Marneur, Festival d’Avignon OFF 2018, Théâtre du Train Bleu

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Après le déluge

Le Théâtre du Détour, il y a trois ans, m’avait emballée au OFF d’Avignon avec Une heure avant la mort de mon frère, présenté alors au Girasole. Ils reviennent cette année avec un texte de Jean-Pierre Siméon, Trois hommes sur un toit, et je me suis donc fait une joie de voir leur nouvelle création.

Trois hommes sur un toit, c’est une histoire d’apocalypse et de fin du monde : Prof, Chef, et Maurice, trois inconnus se retrouvent perchés en haut d’un immeuble presque totalement immergé. Tout autour, de l’eau, de l’eau. Rien ne semble avoir survécu. Ils sont seuls et attendent : du vent, mais il n’y en a plus, des hommes, mais ils semblent être les derniers, un espoir, mais il s’estompe petit à petit. Pour meubler l’attente, ils parlent.

La pièce démarre donc très bien avec une très jolie scénographie signée Garance Marneur: seul un toit de zinc est au centre de la scène et les belles lumières de Baptiste Rilliet font le reste. Les personnalités différentes des trois hommes permettent des débats et réflexions riches autour de la mort, la vie, l’existence. L’antagonisme des 3 hommes offre des piques mordantes, des échanges souvent drôles mais qui ouvrent des réflexions philosophiques intéressantes et quelques envolées poétiques franchement agréables. Mais arrive alors un quatrième personnage (attention je vais divulgâcher) : Jésus. C’est là que mon intérêt est retombé : affublé d’un chapeau et de lunettes d’aviateur, nu comme un ver (est-il venu en hydravion ? À la nage ?) le sieur Jésus traverse la salle, se drapant in extremis une serviette autour de la taille en arrivant sur la scène. Dès lors les échanges tentent d’ajouter une touche de spiritualité aux réflexions, se piquent d’assertions banales (« si une femme a connu les hommes, elle aura bien du mérite de s’accommoder d’un seul »). A ce moment-là mon intérêt s’est émoussé et j’ai regretté les deux premiers tiers de la pièce, moins touchée par ce tournant agaçant car franchement facile. C’est dommage, car les comédiens, excellents, apportent une belle touche d’humanité à leurs personnages ; on notera en particulier la belle prestation d’Antoine Marneur (qui signe également la mise en scène), ou Bruno de Saint Riquier, ultra crédible et souvent touchant. Seul Francis Ressort (Jésus), qui était formidable dans Une heure avant la mort de mon frère (je me souviens encore de ses larmes aux saluts), semble ne pas croire un seul instant à son personnage. Il faut reconnaître que le texte ne lui permet pas grand-chose !

Bref, je reste éminemment partagée : si la scénographie est magnifique, le texte (dans sa plus grande partie) à la fois poétique, drôle et subtil, les comédiens excellents, la toute dernière partie a gâché mon plaisir et m’a laissée très clairement sur le bas-côté.

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Trois hommes sur un toit, de Jean-Pierre Siméon

Mise en scène Antoine Marneur, Théâtre du Détour

Scénographie Garance Marneur

Avec Pierre Margot, Bruno De Saint Riquier, Francis Ressort, Antoine Marneur

Festival d’Avignon OFF 2018, Théâtre du Train Bleu, 10h jours impairs

 

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