LE SOURIRE AU PIED DE L’ECHELLE – Henry Miller – MES Bénédicte Nécaille – Théâtre de l’Oeuvre

Sous le plus grand chapiteau du monde

Initialement écrit à la demande du peintre Fernand Léger, Le sourire au pied de l’échelle, entre roman et novella, est le récit du clown Auguste, clown à succès qui décide un jour de quitter son cirque pour repartir à zéro. Il se fait engager par un autre cirque, anonyme travailleur qui peut continuer de respirer l’atmosphère si particulière de ce milieu tout en restant loin des feux de la rampe. Mais cette aura, cet attrait de la scène ne cessent de l’attirer et les lumières de la scène attirent toujours le papillon Auguste qui comme Icare, craint de s’y brûler.

Denis Lavant incarne Auguste, ce clown triste et nostalgique qui pendant plus d’une heure évoque cette vie faite d’ombres et de lumières et la lancinante question qui l’obsède : qui est-il lui, derrière son nez rouge et son maquillage ? Toujours juste, à la fois enflammé et mélancolique, le comédien irradie la scène de son corps, son visage et sa voix. Superbement éclairé par un jeu très subtil d’ombres et de lumières, il joue avec quelques accessoires, se joue des spectateurs happés par sa présence et captive la salle. Pour autant, on peut rester en dehors de cette jolie histoire que raconte Henry Miller, entre récit et conte philosophique, laissé sur le bord de piste sans percevoir les nuances, peut-être trop infimes, trop effleurées, de cette quête de soi. On se laisse toutefois bercer par la poésie ouateuse du texte sans y prendre vraiment part, touché par la beauté de la scénographie en parfaite osmose avec ce mélange d’ombres et de lumières qu’Henry Miller décrit, touché aussi par la très belle et très juste interprétation de Denis Lavant.

« Le clown, c’est le poète en action. Il est l’histoire qu’il joue », disait Henry Miller à propos de son roman : Denis Lavant, au théâtre de l’Oeuvre, donne tout son sens à ces propos.

Le sourire au pied de l’échelle de Henry Miller
Mise en scène Bénédicte Nécaille
Avec Denis Lavant
Scénographie, lumière Ivan Morane
Ombres Philippe Beau
Théâtre de l’Œuvre
jusqu’au 17 février 2019, réservations au 44 53 88 88

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