Nuit Capitale, adaptation de Dominique Lakanal – Cie Le trille blanc

Dans cette nuit capitale, deux hommes s’affrontent : c’est la victoire de l’un et c’est le déshonneur de l’autre. C’est une guerre, une guerre qui doit se terminer par la destruction totale d’une ville.

C’est aussi la guerre entre deux hommes qui s’affrontent et se respectent : l’un doit obéir aux ordres et ne pas faire marche arrière et l’autre doit ruser pour sauver des milliers d’individus. Cette confrontation nous montre les nuances des compromis entre le « rôle politique » et la « fonction de militaire ». 

Lequel sera prêt à sacrifier sa vie, son avenir pour le destin de son pays ? Cette confrontation pourrait-elle délier le meilleur du pire… 

En août 1944 le diplomate suédois Raoul Nordling rencontre le général allemand Dietrich von Choltitz alors que celui-ci s’apprête à faire sauter les ponts de Paris, sur ordre d’Hitler. Une nuit durant, les deux hommes vont s’affronter, l’un ayant seulement quelques heures avant que l’autre ne détruise la ville lumière.

Librement adaptée de Diplomatie, le film de Volker Schlöndorff, et de la pièce de Cyril Gély, Nuit capitale sert habilement les desseins du réalisateur allemand en instaurant rapidement un climat de tension entre les deux hommes. Dans un décor sobre et austère les deux comédiens tissent peu à peu une toile dont chacun s’efforce de tirer les ficelles. Olivier Heyraud, incarne un Dietrich von Choltitz tout en nuances : sous la morgue du militaire, on devine la tension et les hésitations d’un homme tiraillé entre son obéissance aux ordres pour sauver sa famille (qui serait exécutée s’il désertait) et son humanité. Sauver des milliers de vie ou sauver ses proches ? D’un froncement de sourcils, d’un regard qui s’assombrit, d’une voix qui s’affaiblit ou se raffermit, le comédien parvient à transmettre les doutes et les hésitations d’un homme perclus de certitudes en proie au doute. Dans cette partie d’échecs ô combien décisive, Dominique Lakanal est un Raoul Nordling qui manque un peu d’épaisseur, bien que son personnage soit celui qui dès le début doit mener le jeu.

Si l’adaptation pêche un peu par empressement (le vacillement de Choltitz aurait pu être amené plus progressivement) (la pièce dure moins de 50 minutes) ceci importe peu : le jeu impeccable d’Olivier Heyraud et le contexte historique habilement restitué permettent au spectateur de se laisser emporter dans cette longue nuit grâce à sa mise en scène minimale qui laisse la part belle au texte.  Et ça, in fine, c’est capital.

L’avis de Christine du blog Théâtre Coté Coeur

Nuit capitale, écriture collective – Cie du Trille blanc

Festival de théâtre de Maisons Laffitte

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